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Sophie Ignacchiti

L'album dans le champ de la protection de l'enfance

Dans le film L’échappée-ou la richesse des rencontres avec les albums de Joëlle Stechel (Lis avec moi, ADNSEA et CRRAV Nord-Pas de Calais / Juin 2010), une scène filmée dans un foyer de jeunes donne à voir un temps de lectures. Les pyjamas vêtus par les enfants laissent à penser que nous sommes en soirée, un temps avant le coucher, ce temps si souvent spécial des lectures partagées ; celles où nous sommes ensemble pour mieux pouvoir nous séparer. Yann, lecteur, arrive avec une malle d’albums jeunesse qui peuvent de premier abord frapper par leur caractère très enfantin. Mais il est justement là le pouvoir des albums jeunesse. Ces objets culturels permettent à tous de nous reconnecter avec notre petit enfant intérieur, notre âme d’enfant, de la laisser s’exprimer, s’émouvoir, se donner à voir, s’autoriser à ressentir… pleurer parfois, rire souvent ! L’album retricote des liens entre nous et l’enfant que nous sommes toujours profondément avec ses ruptures & ses souffrances, d’autant plus en résonnance lorsque l’on s’intéresse aux enfants liés au champ de la protection de l’enfance.

Une éducatrice donne cette image très juste et imagée de l’effet de l’album sur les enfants telle une crème hydratante qui détend les traits du visage, qui nourrit… Les visages de ces enfants se font au fil de la lecture moins crispés, des sourires apparaissent. Des visages d’enfants dans la naïveté de l’enfance apparaissent, laissant pour un temps les visages marqués par l’absence, la difficulté, la souffrance. L’album nourrit. Il nourrit par la relation entretenue autour de lui, mais il nourrit également par l’écho entre l’histoire portée dans l’album et sa propre histoire. Il donne des clefs de lecture de soi et de l’autre. Il ouvre des fenêtres sur le monde. Il est à mon sens, en tant que psychologue du développement, un réel outil thérapeutique. Un outil à amener dans un dispositif pensé par un lecteur professionnel ou tout du moins formé à accompagner ces enfants au fil des lectures partagées par une posture de lecteur ajustée. Car tous les albums parlent à tout un chacun différemment car ils parlent exactement à l’endroit de nos failles, de nos constructions, de nos parcours de nos histoires et nous aident à déconstruire, reconstruire au rythme des sons, des illustrations et des histoires… à appréhender et vivre nos histoires !

Merci à Lis avec moi, ADNSEA et CRRAV Nord-Pas de Calais pour ce film l’échappée dont je garde toujours ce bout de film dans ma pensée

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